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Des mots niak'
15 octobre 2010

Haruki Murakami

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Pourquoi ne pas commencer l'aventure avec un coup de coeur?

Pour une première, je déroge à la règle de la neutralité.

2007 : boulimique littéraire, je cherche un livre à me mettre sous la dent. Dans la bibliothèque maternelle, Les amants du Spoutnik sommeille. S. me le conseille, me le tend.

Les auteurs japonais? Dans ce domaine mon inculture est totale.

Ce livre, je ne le lache pas. Fantastique, dans tous les sens du terme. Une écriture fluide, délicieusement choquante, merveilleusement poétique, fantaisiste ; des frontières du réel oh combien troubles.
J'en parle autour de moi, on me conseille La ballade de l'impossible. Je le cherche, en vain. On m'offre Kafka sur le rivage, ne serait-ce que le nom est alléchant. Aucun rapport avec l'auteur pragois, en définitive (peut-être dans l'univers, kafkaien?), l'histoire revisite le mythe d'Oedipe de manière résolument déroutante.

Séduite, je poursuis ma quête murakamiesque, je le confonds alors avec Murakami Ryu (ici, la crudité n'est pas contrebalancée par la beauté du style).

2010 : La Ballade de l'impossible sort en édition de poche, je peux enfin me le procurer. Et de nouveau, j'aime. Le tragique est latent, comme dans l'oeuvre entier de H.M semblerait-il, les thèmes abordés sont terribles (suicide etc.), les personnages perdus, et attachants.

En quelques mots : le protagoniste, Watanabe retrouve inopinément une amie de lycée, Naoko, avec qui il partage un dur, très dur souvenir, celui du suicide du meilleur ami/de l'amoureux. En découle le thème de l'amour impossible bien sûr, du parcours initiatique, de la reconstruction. Le tout teinté d'espoir et de légereté dans la rencontre avec une autre fille, Midori. Elle, incarne la vie et l'extravagance.

Les livres de Murakami, vous l'aurez compris, ne sont pas optimistes. Certains détails nécessitent de s'accrocher, la brutalité -gratuite diront certains- peut être rédhibitoire. Oui, mais c'est beau. Je n'ai pas un goût prononcé pour la violence, qu'on se le dise.

L'Oeuvre de H.M se résume en un mot à mes yeux : intensité. Rien ne nous sera caché, la règle de bienséance est abolie. La crudité est donc extrême, l'élégance est extrême, la tristesse est extrême, tout est dans l'extrême, et c'est cela qui (me) touche.

A vos tripes, à vos mouchoirs, Murakami, je le répète, vaut le détour.

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