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Des mots niak'
14 novembre 2010

Mange, prie, aime.

D'avance, le titre a de quoi inquiéter.

Rythme ternaire pauvre, dont seul le premier verbe peut paraître s'éloigner du cliché et porter un certain intérêt.

Mange__prie__aime

Le problème, c'est qu'on a beau vouloir dépasser ce mauvais pressentiment, on a beau vouloir penser que le titre n'illustre en rien le film et ne relève que d'une erreur, la première impression se vérifie.

Horreur, un discours indirect libre pour commencer, une narration, ou comment se plonger dès le début dans un film qui se veut psychologique.

On retient principalement les grands sentiments, les envolées lacrymales de violon, la psychologie désincarnée, le côté facile d'un tel film. Ajoutons-y un traitement de la spiritualité particulièrement assommant.

Alors oui, la longueur est supportable, mais l'exaspération fréquente.

Julia Roberts joue du Julia Roberts, et c'est dommage. Le thème de l'année sabbatique à l'étranger après un divorce difficile n'est pas inintéressant, mais il s'agit toujours et encore d'un cadre parfait pour une comédie romantique. Genre qui ne permet en rien à l'actrice de se démarquer, de lutter contre la règle de "la gueule pour l'emploi".

Alors évidemment, le film n'est pas désagréable au point qu'il faille se ruer hors de la salle : les personnages sont globalement sympathiques, certains clichés -sur l'Italie notamment- ont un attrait, les rencontres en elles-mêmes sont tout à fait agréables, et il nous arrive de sourire.

Mais le défaut principal réside dans le fait que le film se sente obligé de mener à une morale, sans intérêt. Eh oui, "qui se ressemble s'assemble".

Le principe du "placere docere", pourquoi pas, mais ici, il aurait mieux valu faire l'impasse sur le second, et privilégier l'agréable au sermon et à l’aléa manifeste du deja vu.

Quant à Javier Bardem, pour ceux (celles?) qui souhaitaient l'y voir, mieux vaut apparemment accorder de son temps à Biutiful. (Prix d'interprétation masculine à Cannes, tout de même !)

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