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Des mots niak'
19 décembre 2010

Le premier qui l'a dit.

C'est celui qui l'a dit (le premier) qui l'est !

Oui... mais non. Ce n'est pas aussi facile, cette réplique enfantine évince une possibilité : et si les deux l'étaient? Mais étaient quoi ?

19463681

Imaginez une famille, italienne, une illustre famille propriétaire d'une célèbre fabrique de pâtes. Tradition, immobilisme. Focalisez sur un personnage, Tommaso, le benjamin. Sa volonté : profiter du dîner pour révéler à tous son homosexualité. Coup de théâtre, Antonio, son frère aîné, promis à la tête de l'usine, le devance. Il annonce à tous ses propres inclinations. Echec. Désaveu d'un côté, frustration de l'autre. Telle est l'intrigue : comment, pour Tommaso, concilier les nouveaux espoirs familiaux, et les projets personnels ? 

19463680Retour aux sources, et à la commedia dell arte. Jeu et scénario théâtraux, personnages types, clichés. Il y a les parents arriérés, la grand mère ultra moderne, la prétendante déçue. Le film ne se prend pas au sérieux, et là réside son charme, tout italien. Luminosité, langue chantante, insultes et disproportions, difficile de mettre en doute le lieu où se déroule cette comédie de moeurs.

Bien que schématique en bien des points, le scénario recèle tout de même un minimum de profondeur. Un minimum de complexité. Les sentiments notamment sont potentiellement ambivalents. On retiendra globalement que face à l'honneur familial et à la tradition sévèrement ancrée, une triple poursuite du bonheur s'élève -incluant celle de la grand-mère. Personnage intéressant qui ouvre, et ferme la boucle. Tout semble mener à la conclusion que les amours impossibles deviennent possibles dès lors que la rébellion est à l'oeuvre. Oser pour contrer les obstacles. Pas très original, mais en l'absence de leçon de morale débectante, nulle raison de se formaliser. On en vient à cerner que la tragédie apparente n'en est pas une, les multiples aveux ne méritent pas esclandre. Ce sont les parents, ridiculisés, qui -logiquement- sont pointés du doigt. Car la vraie tragédie est sous-jacente, le beau Tommaso l'incarne.

Pour l'aspect technique : si la musique est parfaitement adaptée, suit les jeux de regard, la caméra, elle, semble parfois maladroite, pourvoyeuse de tournis.


Thème déjà vu, peut-être, sûrement, mais pourquoi se priver d'un film drôle, un peu fou et touchant ?


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