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Des mots niak'
8 mai 2011

Source code.

Aficionados d'Inception, bonjour.

Source Code a de quoi vous plaire. En plus américain, moins long et moins compliqué, ce film n'est pas pour autant dépourvu d'intérêt. Aux commandes, le fils de Bowie. Destination ? Inconnue.

Le mystère est un ingrédient essentiel à l'élaboration d'un film d'anticipation respectant les règles de l'art. Que fait donc Jack Gyllenhaal dans un train, en face d'une charmante jeune femme désireuse de parler de ses projets d'avenir? Bonne question. Lui-même n'en sait rien, et ne parlons même pas de son identité. Amnésie. Jack (alias Sean...ou serait-ce Colter ?) débarque manifestement de nulle part.

Le décor est planté.

Ceux qui le souhaitent s'arrêtent là, difficile de parler de ce film sans dévoiler une partie de l'intrigue.   

Les quiproquos s'accumulent, la tension monte, les évènement s'accélèrent... le train explose. Et l'on retrouve à la scène suivante Jack dans une capsule sur-électronisée. La réalité semble être à trouver dans cet univers glauquissime. 

Bien, prenons les choses autrement. Le "code source", qu'est-ce ? Un "ensemble d'instructions écrites dans un langage de programmation informatique de haut niveau" nous répondra l'ami Wikipédia. Grâce à lui, ou du moins par analogie, des cobayes plus ou moins consentants sont en mesure de se « projeter » mentalement dans le corps d'un individu et de « vivre » les huit dernières minutes de sa vie. Audacieux. La mission est donc simple pour Jack (la relève de Bruce Willis) : revivre ces 8 dernières minutes à l'infini, les revivre de différentes manières pour parvenir à comprendre la raison de l'explosion, et en éviter de nouvelles.

J'achève ici mon crime "je-vous-raconte-toute-l'histoire-pour-que-vous-n'ayez-même-pas-à-la-voir-comme-je-suis-gentille."

Le film s'apparente dès lors à une sorte d'Exercices de style (Queneau), tant au fil des projections, Jack-Sean-Colter envisage différement les évènements, joue de sa connaissance de l'avenir. Le principe de l'ironie dramatique, au théâtre, vous le connaissez surement : c'est lorsque le spectateur sait quelque chose que l’un des personnages de la scène ignore. La situation du héros relève plus ou moins de ce procédé. Et si la scène se répète inlassablement, la résultat est, lui, tout sauf lassant. 

Entre polar, romance et anticipation, Source code -à l'instar d'Inception- se range ainsi du côté des blockbusters intelligents. Pas une minute sans étrangeté, sans incompréhension latente, pas une minute sans réflexion envisageable sur la science et ses limites. 

On pourra simplement regretter une fin typiquement hollywoodienne, qui, bien qu'elle soulève un nouveau questionnement tout à fait habile, relève d'une tendance assez manifeste à un optimisme fanatique. De quoi rassurer les techno/sciencophobes et redonner à l'humanité ses lettres de noblesse.

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