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Des mots niak'
21 juin 2011

Compte rendu culturel des semaines passées (n°2)

12 juin 2011, 20h : Exposition Chagall au musée de Grenoble (nocturne)

Chagall

Au moment où je vous en parle, l'expo est achevée, la grande fierté de Grenoble a une fin. Mais au fond
peu importe, ceux qui seraient interessés pourront se rendre à Pompidou : c'est l'origine des oeuvres migratrices. Malgré le nom de Chagall, c'est avant tout l'avant garde russe qui était à l'honneur. "Il serait étrange que les tableaux que j'ai peints soient exposés aux côtés de ceux de peintres européens. Ils doivent au contraire trouver place dans des musées consacrés à l'art russe du début du XXe siècle". Vos désirs sont des ordres, Marc. Alors place à Tatline, Malévitch, ainsi qu'à des noms un peu plus inconnus. Allez, encore un autre nom, le coup de coeur personnel : Kandinsky. Ok, ce n'est pas une découverte me direz-vous. On connait tous son art abstrait, ses couleurs flamboyantes, ses lignes et autres figures géométriques. Oui, mais on ne connaît pas ses débuts. Tout comme Mondrian, il eut une période figurative. Et étrangement, au même titre que les arbres peints par ce même Mondrian, les oeuvres concernées sont les plus marquantes, les plus touchantes de l'artiste. Lorsqu'il peint un village proche de Moscou, Akhtyrka, le rendu est saisissant. Juste assez contrasté, juste assez coloré, juste assez réaliste, juste assez onirique. Bref, beau. Face à de telles oeuvres, le syndrôme de Stendhal guette.

Lecture en cours : La route des Flandres, C. Simon.

claude-simon-la-route-des-flandres_mQui est Claude Simon ? En quelques mots : nouveau roman, prix nobel, résistant. Et au fond, presque tout est dit pour comprendre son oeuvre. Dans La route des Flandres il est question de la guerre, vue de l'intérieur. Le capitaine de Reixach meurt dans d'étranges circonstances en 1940. Assassinat ? Suicide ? Son cousin, cavalier, mène l'enquête. La mission : élucider le mystère. Avec un tel résumé, on croirait avoir à lire un polar de base. Sauf que tout auteur rattaché au Nouveau Roman se caractérise par un style ô combien atypique. Repenser la langue, la détruire, pour la reconstruire : proposer de nouveaux codes pour la littérature, la libérer de ses règles sempiternelles. Et pour ce que j'en ai lu, c'est cette écriture qui frappe. Le genre de livre dont on ne parvient à se dépétrer tant les mots nous engluent. C'est bien cela, les phrases sont constituées d'un magma de mots. La ponctuation est élémentaire, quasi inexistante, le lecteur doit la trouver lui-même pour qu'un sens se dégage du texte. Surprenant, très surprenant. Déroutant, même, et pourtant si magnétique. Les yeux fixés sur la page rêche des éditions de minuit (toujours), il est difficile de se détacher de cet enlisement tant diégètique que stylistique. Véritable curiosité pour estomac noué.

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