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Des mots niak'
7 février 2011

Angèle et Tony

Admettons que vous n'ayez pas entendu parler d'Angèle et Tony. Je n'y vois qu'une seule explication, ou plutôt deux. Soit vous n'avez aucun penchant pour le cinéma, soit vous avez fermé yeux et oreilles face à l'engouement général.

Soit, j'exagère, mais une chose est sûre, ce film n'est pas passé inaperçu. 

A_et_T

Simplicité. Que ce soit par le titre, par le générique, par la scénario, ou par bien d'autres éléments, nul doute que l'on peut ainsi caractériser Angèle et Tony. Pas une simplicité débectante, un remake crétin de Tristan et Yseult mais bien une simplicité faîche, sincère, crédible. C'est sans prétention, sans l'emploi de grands moyens que le film émerveille. Traiter de personnages normaux, dans un cadre normal, d'attitudes et de sentiments familiers, bref, d'une vie ordinaire, cela ne fait pas de mal. Vrai-sem-blan-ce. Tout un débat critique : pour ou contre le réalisme ? Quel lien entretiennent la vraisemblance et la vérité ? Une suprématie du "vraisemblable extraordinaire" ? L'encre a manifestement coulé à flot autour de cette notion, alors même qu'elle semble se raréfier en pratique. L'identification, pourtant, élément clé de tout récit, essence même du romanesque. Un fondement qu'Angèle et Tony ne perd pas de vue : empathie.

A_et_T2Etonnament, cela dit, le personnage d'Angèle est de premier abord plutôt antipathique. Farouche. Calculatrice. Elle survient de nulle part, se jette sur sa proie, attend de lui des fiançailles, sans qu'aucune gentillesse, aucune amabilité n'émane(nt) d'elle. Constamment couverte de sa carapace en cuir, on ne connait rien d'elle, sinon à mesure que le film avance. Enigmatique, gauche. Tony, lui, est plutôt bourru, presque désabusé. Deux personnages perdus ? Peut-être bien. On ne sait pas vraiment comment -on ne cherche pas à le savoir en fait, même dans le quotidien la magie a sa place- ces deux écorchés vifs deviennent peu à peu touchants, et parallèlement aptes à s'aimer. Derrière la rudesse qu'ils partagent, l'aspect brut de décoffrage, la tendresse réside.

Quelques scènes splendides, comme lestées de mélancolie ou d'âpreté. Angèle à vélo avec son fils. Angèle et Tony répétant Blanche Neige. Et au fond, c'est bien cela : un conte de fée, atypique car humain. Sensibilité. A_et_T3

On décèle parait-il des maladresses propres à un premier film  -pas moi. Au niveau de l'image, de la lumière. Précipitation d'une habituée des reportages. Une ancienne journaliste à la réalisation, des acteurs de théâtre au cinéma : renversement.

J'oubliais combien les acteurs de théâtre, justement, paraissent apporter spontanément l'adhésion, conquérir par le naturel de leur jeu. La vérité, ils l'incarnent, la respirent. Ils sont magnétiques. Le film, c'est eux.

Et ceci est un aveu : j'hesme Clotilde. (vraiment ; au delà du jeu de mot ingrat)

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Commentaires
C
Pas toujours évident, c'est vrai. C'est l'un des premiers trucs qui m'ont enchantée en arrivant à "la ville" : pouvoir avoir tout ce qui est culturel à portée de main. Cela dit, ça n’empêche pas à Louvie Juzon d'être vachement bien :)<br /> Plein de bises.
F
Quand on habite à Louvie Juzon, ce n'est pas toujours facile d'aller au cinéma, bien que on en ai un petit pas mal. Bon si je le vois à l'affiche j'y courrai. Biz de ta tatie
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